Pour la plupart des aquariophiles amateurs ou confirmés, le lave-glace aimanté n’est qu’un gadget plutôt inutile et plutôt cher. En effet, cet objet est assez mal adapté au nettoyage interne des vitres, d’autant plus que si l’utilisateur est une grosse feignasse et que 2 ou 3 semaines se sont écoulées, il devient alors complètement inefficace, vu que les algues sont bien accrochées.

Enfin, le lave-glace aimanté est un outil sournois ; c’est d’abord un véritable « baise-doigts ». On ne compte plus les infarctus ichtyologiques précédés par le cri de fureur et de douleur de l’humain méchamment énervé après s’être fait traîtreusement pincer par les deux mâchoires implacables : « p… de s… de c… de b… de m… d’e… de lave-glace aimanté !!! Ouille !!! ».

Mais sa roublardise ne s’arrête pas là : c’est aussi un « baise-vitres » redoutable. Oh combien de grains de quartz, combien de particules de feldspath sont parties pour des courses lointaines… entre la vitre et l’aimant, mais contrairement au sillage temporaire laissé par les navires du poème de Victor, il reste un sillon définitif, une gravure tenace digne de celles de Lascaux (sans compter les insultes contre soi-même).

Donc pour un nettoyage efficace, la paille de fer est souvent utilisée (maintenant en inox), mais cela demande de plonger son bras dans le bac pendant quelques minutes (véritable contrainte pour certains). Malheureusement, l’inconvénient majeur est que, de temps en temps, un fragment s’oublie sur le sol et un poisson peut l’avaler et en mourir.

Heureusement il existe au moins une solution contournant les inconvénients vus ci-dessus : en insérant entre la vitre et la brosse-aimant un fragment de tulle (il doit être plié en deux et dépasser de 1 ou 2 cm de chaque côté). Le tulle améliore le pouvoir abrasif de la brosse et retient les aqualites piégées par l’aimant. De plus, quand on nettoie la partie effleurant le sol, des grains de sables peuvent s’accrocher dans le tulle mais comme il n’existe pas de pression contre la vitre, il n’y a pas rayure.


Ecrit par Pierre DUBREUIL en 1998