Cet article relate les discussions d’un forum qui s’est déroulé au C2A consacré au matériel que les membres du club utilisent.
Chauffages
Tout d’abord pour les systèmes de chauffage, il est d’usage de calibrer la puissance à raison de 1 watt par litre (ratio qui ne se justifie que dans le cas d’une pièce non chauffée). Dans la majorité des cas, un système « combiné » (résistance + thermostat dans un tube de verre « Pyrex » rendu étanche) est suffisant. Lorsque l’on souhaite mettre en œuvre plusieurs combinés, il faut les éloigner le plus possible les uns des autres. Deux systèmes de régulations existent : électromécanique (avec un bilame), et électronique. Cette seconde catégorie se développe de plus en plus grâce à la facilité de réglage de la consigne de température par lecture directe sur la tête. L’inconvénient des combinés avec bilame est qu’ils risquent de se bloquer en position « chauffage permanent ».
Pour palier le problème du chauffe eau qui se trouverait en marche hors de l’eau, la société Visitherm® vient de sortir un combiné équipé d’une sonde de coupure thermique collé sur le tube de verre. Ainsi, lorsque le tube est retiré de l’eau sans être débranché, il ne se brise pas. Cependant, il ne s’agit que d’une protection et non d’une garantie. Il faut donc garder l’habitude de débrancher l’appareil.
Maintenant, d’un point de vue mise en œuvre du combiné, et bien qu’il soit de construction étanche, il est préférable de laisser émerger la tête qui commence là où le tube de verre s’arrête. C’est en effet le talon d’Achille de l’appareil. Au niveau pièces de rechange, il faut se limiter à changer le système de régulation (les résistances qui grillent ne se re-bobinent pratiquement pas). Le plus grand soin doit être apporté à l’étanchéification de la tête pour assurer la réussite dans le temps de la réparation.
Bien sûr, avec l’été, commencent les problèmes liés à la montée au dessus des limites naturelles de la température de l’eau des bacs. Les solutions de refroidissement qui peuvent être mises en œuvre sont diverses :
Ouvrir le couvercle du bac.
Réduire le temps d’éclairage (surtout si les ballasts sont proches de l’eau).
Agiter la surface à l’aide de bulles d’air produites via un diffuseur et une pompe à air.
Créer un flux d’air à la surface à l’aide d’un ventilateur à pales.
Installer un climatiseur dans la pièce où se trouve le(s) bac(s).
Refroidir l’eau du bac en faisant passer le circuit de filtration à travers un réservoir rempli lui même d’eau qui est refroidie par un générateur de froid (réfrigérateur de récupération, refroidisseur de bar, appareil dédié à l’aquariophilie (notamment pour un bac d’eau douce des régions tempérées).
Enfin, un dernier mot sur le thermomètre. La majorité des produits ne sont pas correctement étalonnés. Seuls les thermomètres à alcool (avec une colonne rouge ou bleue) sont autorisés à la vente. Les colonnes grises ou ressemblant à de l’argent contiennent du mercure, produit qui doit être retiré des fabrications industrielles. On peut également indiquer la température en collant sur la vitre extérieure, un thermomètre à cristaux liquides colorés. Ce type de matériel sert plutôt d’indicateur et donne une tendance de la variation de la température dans le bac.
Astuce pour étalonner un thermomètre : tremper le thermomètre de référence dans un mélange d’eau pure et de glaçons à base d’eau pure également. Tant qu’il y a des glaçons le mélange reste à 0°C. Faire un trait de mesure au niveau où monte la colonne d’alcool. Puis, faire bouillir de l’eau pure. Cette eau à ébullition reste à 100°C à une pression atmosphérique de 1 016 hPa. Tremper le thermomètre et attendre la stabilisation du niveau de la colonne d’alcool. Faire également un repère. Par division, on peut déterminer avec précision l’échelle des températures. Il est nécessaire de comparer la température d’un thermomètre étalonné et d’un thermomètre d’aquarium afin de l’assurer des valeurs de ce dernier. Ainsi, il faut se rappeler l’écart entre ce qu’il indique et la mesure du thermomètre étalon. Pour trouver un appareil de mesure fiable, il faut explorer le filon des revendeurs de fourniture de matériel pour les laboratoires de chimie.
Gardez à l’esprit que la valeur indiquée sur un chauffage est la plupart du temps incorrecte. Il faut donc contrôler le bon fonctionnement de l’appareil.
Filtres
Trois points ont été abordés lors du forum : la cuve à décantation, la filtration extérieure et le filtre semi-humide (ou sec/humide).
La cuve à décantation intégrée dans le bac présente de nombreux avantages. Sur le plan inconvénient, il faut noter que ce volume nécessaire prend une part du volume utile de la cuve. De plus, si pour une question d’esthétique, elle est fondue avec le décor arrière du bac, son accessibilité risque d’être difficile (escabeau, couvercle du bac à retirer. Après ces deux désagréments énumérés, les avantages d’une cuve à décantation sont sa simplicité et sa souplesse de réalisation.
Il est possible d’optimiser la solution classique pour gagner un compartiment donc du volume utile dans le bac. Le fait de superposer mousse de filtration et pompe de refoulement supprime le deuxième compartiment.
Le tube gris qui traverse le bloc de mousse doit être percé de nombreux trous sur tout son pourtour. L’adaptation de ce tube sur l’aspiration de la pompe représente la partie la plus technique de cette solution. Lorsque l’on utilise plusieurs pompes donc plusieurs blocs de mousse, on peut au choix les positionner de chaque coté du bac (dans deux cuves de décantation séparées) ou dans la même cuve de décantation. Dans le dernier cas de figure, il faut prévoir une cuve de décantation assez large pour laisser un espace entre les deux blocs de filtration. Pour favoriser le développement des bactéries dénitrifiantes aérobies, il est recommandé de mettre en place un diffuseur d’air entre les deux mousses.
Maintenant, on en vient au choix du moteur-pompe qui sera mis en place. Tout d’abord, en eau douce, il faut assurer une circulation de l’eau qui, en théorie, atteint 3 à 5 fois le volume du bac (cette fourchette dépend du type de poissons qui vivent dans le bac et aussi de la densité des poissons). Ensuite, il existe 2 types de têtes : l’une travaille au dessus du niveau d’eau, l’autre doit travailler immergée. Le choix d’une tête motrice qui se refroidit dans l’air est de ne pas apporter d’énergie calorifique supplémentaire dans le bac ce qui permet de supprimer un point pour la lutte estivale contre les températures excessives. Les pompes existent chez différents fabricants (les plus connues étant les appareils de la gamme Maxijet de chez Aquarium System). Ces pompes permettent d’atteindre un débit maximal théorique de 2000 L/H. Un autre attrait de ces pompes est leur faible coût (une Maxijet 1000 coûte aux environs de 200F). Leur consommation électrique est également à mettre en avant : 15 W toujours pour la Maxijet 1000. Par contre, leur domaine d’application est limité à cette application de filtrage dans une cuve de décantation intégrée car leurs caractéristiques sur le plan de la pression sont faibles . Toujours dans l’exemple de la Maxijet 1000, la hauteur maxi est de 0,80m ce qui signifie qu’une fois atteint cette hauteur de refoulement, le débit de la pompe est nul (plus d’eau en mouvement). Pour une solution de bac de décantation placé sous le bac, il est préférable de choisir la gamme 10xx du fabricant EHEIM.
L’autre possibilité est de placer un filtre à l’extérieur du bac. La liaison s’effectue par deux tuyaux (aspiration/refoulement) qui sont reliés à une cuve dont le couvercle héberge la pompe. Le fabricant leader sur ce type de produit est sans conteste EHEIM. Ce dernier a su faire évoluer les produits en effaçant les erreurs de conception originelles. Pour n’en citer que quelques unes : la disparition des robinets « anti-retour » (maintenant intégrés au clipsage des 2 tuyaux simultanément), une meilleure tenue du joint torique couvercle/cuve, un système de panier permettant de séparer les différents matériaux de filtration, ainsi qu’une esthétique moderne. Cette technologie permet outre de gagner du volume (surtout valable pour les bac de petite capacité c’est à dire de 600 litres maximum pour un débit de 1000 L/H), de procurer un confort pour le nettoyage des masses filtrantes. En effet, il suffit de transporter tout le pot vers le point d’eau de nettoyage ce qui préserve la moquette du salon entre autres choses ( certains ont placé cela aussi sur le plan de la paix des ménages). L’inconvénient de cette technique est à rechercher du coté des prix (de 600 à 1600F). D’autres marques sont également présentent sur notre marché français comme FLUVAL et SICCE. A noter que la société SACEM qui fabriquait de l’excellent matériel a disparu et qu’il est aujourd’hui impossible de trouver des pièces détachées pour leurs matériels.
Combiné avec ces deux techniques (décantation intérieure ou extérieure), on peut envisager une filtration semi humide. Dans un cas, on l’appellera filtre pluie ou filtre gouttière, dans l’autre c’est un cylindre piston qui vide et remplit en alternance le pot des masses de filtration.
Il existe encore une autre possibilité de mettre en mouvement l’eau d’un bac, c’est en fait d’utiliser des bulles d’air qui, en remontant à la surface, vont entraîner avec elles l’eau à travers un tube de plastique. L’entrée de ce tube (coté aspiration) est équipé d’un filtre de mousse pour retenir les impuretés. Cette méthode demande une production soutenue d’air qui ne s’effectuera qu’avec une pompe à air puissante comme par exemple la M2K3 de chez Sheggo. Lorsque cette technique est mise en œuvre pour de nombreux bacs, on arrive à un générateur d’air comprimé industriel (fréquemment utilisé par les peintres carrossiers) que l’on appelle compresseur d’air. Cette filtration par la technique de l’exhausteur a été adapté par certains membres du club pour leur élevage de killis.
L’avantage de ce filtre est de ne pas générer de trop fort mouvement d’eau, de bien oxygéner l’eau dans un bac sans plantes et de ne pas aspirer les alevins vers une quelconque turbine. Ce filtre est utile lorsque l’on équipe une batterie (pas de perte de charge comme dans le cas d’une seule pompe de circulation associée à plusieurs mousses de filtration installées dans chacun des bacs de la batterie).
Pour terminer ce chapitre de la filtration, il semble qu’en Europe, dans un bac d’eau douce (surtout s’il est planté), la filtration sous gravier avec un exhausteur soit abandonnée.
Ecrit par Nicolas GARDIEN en 1999